Une révolution comptable pour rendre compte d’un nouveau contrat avec la nature

Les chercheurs et responsables scientifiques de la chaire partenariale « Comptabilité écologique » Clément Feger, Harold Levrel et Alexandre Rambaud expliquent, dans une tribune au « Monde », comment un nouveau système comptable rendant compte des nos interactions avec l’environnement pourrait faciliter la transition écologique.

La crise sanitaire et économique actuelle rend inévitable un débat sérieux sur la place d’une transition écologique exigeante dans les plans de relance à venir. Or, directement située au cœur de nos modes d’organisations et de productions, la comptabilité apparaît comme un des outils les plus pertinents et stratégiques pour la structurer, la mettre en œuvre et en évaluer l’efficacité.

Nos modèles économiques actuels se fondent sur un contrat social et un modèle de croissance qui reposent sur une relation instrumentale à la nature, conduisant à un non-respect des objectifs de conservation des écosystèmes, pourtant définis scientifiquement, collectivement et juridiquement (lois sur l’eau et sur les espèces protégées, engagements sur les émissions de gaz à effet serre, etc.). Ce non-respect se traduit finalement par une accumulation de dettes vis-à-vis de l’environnement, et ainsi à une augmentation des risques pour nos sociétés, notamment sanitaires.

Frank NCHEHO

Chef de Département Risque, Audit et Contrôle
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